A La Gloire Du Grand Architecte De l' Univers 

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Réponses aux questions Profanes.

Vous trouverez ci-dessous des réponses que à des questions qui sont posées par des profanes non-maçons. Bien sûr, il s'agit comme toujours de réponses strictement personnelles qui ne peuvent en aucun cas engager quelque Loge, Obédience ou organisme maçonnique que ce soit. Il est vrai que les organismes officiels, justement parce qu'ils sont officiels, sont bien ennuyés pour répondre à certaines questions de "profanes". Pour une raison fort simple: Sur la plupart de ces sujets, il n'existe tout simplement aucune position officielle. Chaque maçon en a une conception différente de celles des autres. Comme la plupart des maçons, je pense en effet que ce n'est que de la multiplicité des points de vue et des éclairages que peut naître une quelconque "lumière".

La Franc-Maçonnerie n'est pas une secte ? Je ne voudrais pas ici nous perdre dans un long discours sur ce que sont ou ne sont pas ce que nous appelons communément des "sectes". Ce n'est pas ce que recherche le lecteur. Une secte, dans le sens qu'on donne habituellement à ce mot de nos jours, présente un assez grand nombre des caractéristiques suivantes. Comparons à ce qui se passe dans la quasi-totalité des obédiences maçonniques françaises. Un "gourou" et des "disciples". Il n'y a pas de "gourou" en Franc-Maçonnerie. Les Grands-Maîtres sont élus chaque année, pour un mandat d'un maximum de trois années consécutives, au terme duquel il doivent céder leur place à un autre, quelles qu'aient été leurs qualités. Par ailleurs, il n'y a jamais eu de "chef", ni même de "direction mondiale" de toute la Franc-Maçonnerie: Un Grand-Maître ne préside que sa seule obédience, et il y a plusieurs obédiences dans chaque pays. Il peut arriver que les positions des plus anciennes ou des plus importantes d'entre elles puissent en influencer d'autres, mais toutes sont indépendantes. Un livre ou un ensemble de textes censés contenir l'Ultime Vérité. Pour les Francs-Maçons, l'ultime vérité n'est pleinement accessible à aucun être humain. La majorité des Loges à travers le Monde utilisent la Bible en tant que symbole, mais les Maçons sont absolument libres de l'interpréter comme il le souhaitent. Dans certaines obédiences, on n'utilise d'ailleurs plus aucun livre, justement de peur que ce symbole traditionnel ne puisse être utilisé par certains pour influencer les opinions des autres.

Un enseignement supposé répondre aux grandes questions de l'existence: Il n'y a pas aucun enseignement de ce genre en Franc-Maçonnerie. Les Maçons ont des techniques de travail et des symboles qui leur permettent d'échanger des points de vue sur les grandes questions de l'existence comme sur d'autres sujets. Ils peuvent ainsi confronter fraternellement leurs propres convictions, ou les "enseignements" qu'ils ont reçus ailleurs (dans leur religion, à l'université, ou d'une manière générale dans leur vie), mais la Maçonnerie n'est pas le lieu de la diffusion de tel ou tel enseignement particulier. Un "credo" ou un ensemble de choses que les membres sont censés croire. Ceci n'existe pas en Franc-Maçonnerie. Plus précisément, l'obédience française la plus exigeante à ce sujet n'exige que la seule "Foi en Dieu", les autres obédiences françaises n'imposent absolument aucune croyance à leurs membres. Certaines travaillent "A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers", principe créateur, tout en laissant à chacun la liberté d'interpréter ce symbole traditionnel comme ils le souhaitent. D'autres ont abandonné, totalement ou en partie, cette formule. Des prescriptions ou des interdits dans les domaines de la vie courante. La seule prescription que donne la Franc-Maçonnerie à ses membres, c'est de se comporter en personnes libres et de bonnes mœurs. Un discours qui s'oppose aux croyances ou aux pratiques de la majorité de la société. Rien de tel en Franc-Maçonnerie.

L'obéissance des disciples, l'infantilisation des membres: Rien de tel en Franc-Maçonnerie. Quiconque a assisté à un "Convent" (Assemblée générale) d'obédience sait à quel point les Francs-Maçons ont du mal à accepter unanimement quelque consigne que ce soit. Quant à l'idée de les voir "obéir" de manière infantile à des ordres venus de leurs dirigeants, cela ne pourra que faire sourire les dirigeants en question ! La séparation binaire du monde entre " bons sauvés " et " méchants damnés ".Rien de tel en Franc-Maçonnerie. C'est d'ailleurs principalement pour cette raison que la Franc-Maçonnerie a toujours été condamnée par les régimes totalitaires qui, eux, appuient leur propagande sur ce genre de séparation binaire. Le sentiment des membres d'être plus aimés, plus maternés, mieux compris dans le groupe qu'à l'extérieur. Ceci existe dans une certaine mesure en Franc-Maçonnerie. Toutefois l'esprit de tolérance et de fraternité n'est pas extensible à l'infini. Ceux qui recherchent une autre "famille", ceux qui ont besoin de se sentir "maternés" par le groupe, feront mieux de s'adresser ailleurs sous peine de graves-désillusions. En Franc-Maçonnerie, on les écoutera fraternellement, mais on ne les maternera certainement pas ! Disons-le tout net: Il vaut mieux avoir un peu d'expérience de la vie et être relativement solide si l'on veut entrer en Franc-Maçonnerie. Il arrive en effet qu'on y reçoive des "claques"!

Un rituel particulier: C'est sans doute le seul véritable point commun entre les sectes et la Franc-Maçonnerie. Les Francs-Maçons ont un, ou plus exactement des rituels particuliers. Notons toutefois que les rituels maçonniques sont beaucoup plus anciens que l'immense majorité des rituels de sectes. Ce point commun, qui est à l'origine d'accusations qu'on entend parfois dans les propos des anti-maçons, ne suffit pourtant pas à faire une secte. Les cours de justice, les armées, les religions, les arts martiaux ou les mariages civils, pour ne prendre que quelques exemples, utilisent aussi des rituels particuliers. Ceci ne suffit pas à en faire des sectes.

Des exigences financières exorbitantes: Les cotisations en France s'élèvent en moyenne à un peu moins de 2000fr00 l’an. Ce n'est pas donné, c'est vrai. Mais c'est beaucoup moins que ce que demandent la plupart des sectes (bien qu'elles prétendent souvent être gratuites ... au début !). Par ailleurs des comptes détaillés sont publiés chaque année par les obédiences. C'est rarement le cas dans les sectes !

L'embrigadement des enfants: Les Francs-Maçons sont extrêmement prudents à cet égard, particulièrement en France (laïcité oblige). Il y a dans certains pays, et même en France d'une manière très marginale, des associations d'enfants de Francs-Maçons.  Elles s'adressent plutôt aux adolescents et ressemblent un peu par certains côtés aux mouvements scouts, éclaireurs, etc. ... En tout cas, il n'y a aucune école particulière ni cours hebdomadaires pour enfants tels qu'on peut en rencontrer dans certaines religions ou sectes.

Un recrutement prosélyte: C'est exactement le contraire en Franc-Maçonnerie. Il est relativement difficile d'y entrer, encore qu'il ne faille pas trop fantasmer sur la sélection, qui n'est pas aussi terrible que certains de ceux qui sont rentrés aiment parfois à le faire croire ; Il n'est pas rare d'ailleurs qu'un non-maçon attende plusieurs années que des maçons viennent le recruter. Il peut attendre longtemps, vu que la règle traditionnelle est exactement le contraire: C'est à lui de faire la démarche de demander à être initié ! Ou quand et comment, la est encore le problème ?

Des pressions lorsqu'on essaye de quitter la secte: En Franc-Maçonnerie, rien de tel, la  Maçonnerie n'est pas une religion. L'initiation maçonnique n'est pas un sacrement qui "sauverait l'âme" de ceux qui la reçoivent. A l'inverse, ceux qui la quittent ne peuvent donc pas en "perdre leur salut" ! Il est possible (et même souhaitable) si un maçon démissionne que des membres de sa Loge lui demandent pourquoi, si quelque chose l'a déçu, et surtout si ce n'est pas à cause de difficultés financières... Mais ça n'ira pas plus loin.

Pour qui veut quitter la Franc-Maçonnerie, rien de plus simple: Il suffit de cesser de venir aux réunions, d'envoyer une lettre de démission et de cesser de payer ses cotisations ! Tout à fait entre nous, cesser de venir sans se faire excuser, ou cesser de payer alors qu'on n'a pas de difficultés financières suffit aussi, mais dans ce cas on se fait radier au lieu de démissionner. C'est une fort mauvaise idée qu'on risque de regretter si un jour on souhaite revenir. La rupture vis à vis de l'environnement d'origine: Rien de tel en Franc-Maçonnerie, en particulier, un Maçon n'est nullement invité à rompre avec sa famille, ni avec sa religion d'origine s'il en a une. Au contraire, il est fréquent qu'un Maçon renoue avec une culture d'origine, ethnique ou religieuse, qu'il avait oubliée, entre autres afin de pouvoir mieux exposer leur richesse à ceux de ses Frères qui viennent d'autres horizons.

La vie en communauté: En France, le Maçon moyen a deux réunions par mois. Pour être tout à fait exact, dans la plupart des Loges, il faut y ajouter une à deux réunions mensuelles de formation au symbolisme les premières années. Rien en tout cas qui puisse ressembler à une vie en communauté.

A quoi vous servent vos symboles et vos rituels ? Depuis près de 3 siècles, la Franc-Maçonnerie permet à des personnes qui, sans elle, "eussent dû demeurer perpétuellement éloignées" (Anderson) de se rencontrer, de fraterniser, de travailler ensemble sur elles-mêmes, et de se préparer à contribuer, dans leur vie personnelle, à la construction d'un monde plus fraternel. Comment relever un tel défi ? Comment faire travailler ensemble des gens d'origines culturelles, religieuses ou sociales si différentes ? Il faut trouver un langage commun, ce langage doit être suffisamment souple et universel pour que chacun puisse y "accrocher" ses propres conceptions et les faire comprendre aux autres. Il doit être plus "connotatif " que "dénotatif", de manière à ne pas limiter par son cadre les recherches du groupe. Seul le langage symbolique permet cela. Si l'on regarde les gravures maçonniques du début 18e siècle, on s'apercevra aisément que les rituels et le symbolisme de la Franc-Maçonnerie étaient alors beaucoup plus réduits que de nos jours. Au fil du temps, et principalement au cours du premier siècle de la Franc-Maçonnerie "spéculative", ce langage symbolique s'est progressivement enrichi et diversifié , aujourd'hui encore, il continue, bien que très lentement, à évoluer, à s'adapter.

 Mais concrètement, comment tout cela fonctionne t il ? : Bien que tous les symboles maçonniques aient dès l'origine été divulgués dans la littérature, je suis de ceux qui considèrent que le serment maçonnique n'est pas un serment vain. Je ne prendrai donc comme exemple aucun de ces symboles que j'ai promis de conserver "secrets", même si, dans la pratique, ils ne le sont plus depuis fort longtemps. On pourra trouver absurde cette manière de garder un "secret de Polichinelle". Il s'agit simplement pour moi d'un respect de la parole donnée, d'une question d'éthique. Par contre, si un Maçon promet de ne pas divulguer les "secrets" traditionnels, rien ne l'empêche d'expliquer à ceux qui souhaitent le comprendre comment cela fonctionne.

 Et les rituels ? : En ce qui concerne les rituels maçonniques, ils n'ont rien à voir (en tout cas du point de vue de l'immense majorité des maçons) avec des rituels liturgiques ou de magie cérémonielle. Les rituels maçonniques ne sont que symbolisme en actes.

Ils ont aussi d'autres raisons d'être, plus pratiques: Au niveau des échanges de vues: Dans la tradition continentale, des "travaux", des "échanges de points de vues", ont lieu pendant les cérémonies (dans la tradition maçonnique française, ces travaux ne sont d'ailleurs pas sans similitudes avec ceux qui se déroulaient dans les célèbres "salons" du 18e siècle). Les rituels jouent alors un rôle de modération, ils fixent l'ordre des déplacements, des interventions, des prises de parole, ils maintiennent le calme, la concentration et le respect de tous. En particulier, dans une Loge maçonnique, le "beau parleur" ou celui qui intervient à tout propos au dépens de l'expression des autres sera désarmé: Il ne pourra pas parler plus souvent qu'un autre, il ne pourra pas faire dévier l'échange sur un autre terrain, ni s'exprimer plusieurs fois sur le même sujet. Il devra au contraire apprendre à synthétiser son point de vue et à l'exposer simplement lorsqu'il aura la parole. S'il manque son intervention, s'il n'est pas compris, tant pis pour tout le monde. Ou plutôt tant mieux: à la prochaine réunion, il s'exprimera d'une manière plus intelligible. Au niveau de la protection vis à vis d'éventuels perturbateurs extérieurs: Il est extrêmement difficile d'entrer dans une Loge maçonnique sans avoir été initié et sans avoir une bonne pratique des rituels. Plus qu'à tel ou tel "signe" abondamment divulgué dans la littérature au cours des siècles, c'est à la manière dont ils se comportent en Loge que les Maçons se reconnaissent entre eux. Il peut bien connaître tous les signes et tous les "mots de passe", celui qui n'aurait pas une longue pratique des travaux en Loge commettrait au cours de la cérémonie quantité d'impairs qui le feraient repérer comme le nez au milieu de la figure dans une Loge respectueuse des rituels. En quelques années, un maçon attentif est même capable d'identifier un maçon qui vient d'une autre Rite que le sien (et même s'il porte des "décors" identiques aux siens), simplement en observant ses hésitations. Rien de mystérieux à cela: Pour prendre une analogie, quelqu'un qui pratique régulièrement un art martial est capable d'identifier les élèves de tel ou tel professeur rien qu'à leur manière d'effectuer telle ou telle technique.

Et si on parlait des affaires ? Oh oui, parlons-en ! Ce n'est pas bien agréable, puisque c'est sans doute l'une des principales critiques que l'on entend vis à vis de la Franc-Maçonnerie et qu'à la différence d'autres (magie, complots, etc.), celle-ci n'est malheureusement pas toujours infondée. Alors justement, parlons-en ! Parce qu'elle cultive un certain secret, parce qu'elle réunit des gens de tous horizons, parce que les Maçons. sont censés s'entraider dans les difficultés, parce qu'il est beaucoup plus facile de rentrer en Maçonnerie que dans de vraies sociétés secrètes, et beaucoup plus simple aussi d'en sortir, la Franc-Maçonnerie a toujours attiré des gens qui venaient à elle non pas pour y travailler sur eux-mêmes et pour le bien de l'Humanité, mais au contraire pour tenter d'en retirer un bénéfice matériel ou professionnel personnel. Les vrais Maçons les surnomment les "alimentaires". Ils sont la plaie de la Maçonnerie.  Ce sont en général des "seconds couteaux" de l'affairisme et du trafic d'influence, car il existe probablement d'autres réseaux bien plus efficaces et puissants que tous les "réseaux" maçonniques, mais nos "alimentaires" n'ont pas su, ou pu, les rejoindre. Ils seront d'ailleurs le plus souvent déçus: Contrairement à ce qu'on entend souvent, y compris parfois dans la bouche de certains hauts responsables, il n'est pas toujours vrai que, dans le cas de l'embauche par exemple, "à qualité égale, on préfère prendre un maçon". Je connais par exemple plusieurs cas où "à qualité égale", un Frère a préféré embaucher un profane, parce qu'il craignait que les relations professionnelles ne soient pas parfaitement claires avec un de ses subordonnés qui serait son égal dans la Loge. Lorsqu'à "qualité égale", un Maçon en choisit un autre, c'est généralement parce qu'ils se connaissent bien et depuis longtemps, et pas uniquement parce que l'autre est Maçon. En général, l'alimentaire participe assez assidûment à la vie de sa Loge au cours de sa première année en Franc-Maçonnerie. Pourtant, lorsqu'on le regarde bien, on voit assez vite qu'il s'y ennuie déjà. Ce n'est pas ça qu'il était venu chercher. La seconde année, on le voit déjà moins, et, du jour où il a atteint le grade de Maître, on ne le voit plus du tout dans sa Loge. Par contre, d'un seul coup, on le voit beaucoup prendre contact en privé avec tels ou tels Frères qu'il suppose "influents".

Est il Maçon ? Assurément non. Même si souvent il continue de payer ses cotisations: "Qui es-tu pour me juger ?" Criera t il parfois à celui qui lui en ferait le reproche. Et l'autre, par souci d'éviter un affrontement stérile, ne répondra pas toujours. Pourtant, il ne s'agit nullement d'un jugement personnel. Un maçon doit travailler dans sa Loge, il doit travailler sur lui-même, il doit travailler pour le bien de l'Humanité. Toutes choses que notre "alimentaire" s'est empressé d'oublier, ne pensant qu'à ce devoir "d'entraide mutuelle dans le péril" dont il n'a pas compris qu'il est né à une époque où n'existait aucune protection sociale et qu'il n'a de sens que dans le contexte plus vaste de l'éthique maçon. Lui, l'alimentaire, toute honte bue, appellera "péril" le risque de perdre un contrat et demandera alors l'assistance de "ses frères" qu'il ne fréquente jamais en dehors de ses besoins professionnels. Parfois, on le verra revenir dans la Loge quelques années plus tard, expliquant qu'il reprend sa démarche personnelle. Il s'investit alors beaucoup, tente de manipuler beaucoup aussi les uns ou les autres, monte parfois les uns contre les autres, "fait campagne", car son but devient alors de se faire élire à la présidence de sa Loge, ou mieux encore de devenir le président fondateur d'une nouvelle Loge, qu'il voudra particulièrement "élitiste".

 En bref, puisque le "Réseau Maçonnique." a déçu ses attentes, il va essayer de fonder le sien. Il arrive malheureusement parfois qu'il y parvienne, et quelques années plus tard, c'est pour la Franc-Maçonnerie l'assurance d'un scandale et de la une des journaux. Car lorsqu'on veut vendre des journaux, on ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure ... ni des Loges qui fonctionnent normalement. Et pour gonfler un peu son article, le journaliste à scandale n'hésitera pas à prendre comme exemple de Maçon corrompu tel personnage qui fut maçon pendant deux ans dans sa jeunesse, ou tel autre qui ne le fut jamais mais dont le père l'était !

 En France, sur environ 120000 Maçons, un journaliste estimait récemment qu'il n'y en avait que quelques 5000 "influents". Ce qui n'empêchait d'ailleurs pas son magazine de titrer à la une: "Le vrai pouvoir des Francs-Maçons" et non pas, ce qui eut été plus cohérent avec l'article et avec les faits dénoncés: "Les turpitudes des affairistes infiltrés en Maçonnerie". Il est vrai que le second titre n'aurait sans doute pas été très vendeur et que le commerce a ses raisons que l'honnêteté intellectuelle ne connaît pas. Je voudrais, pour terminer, reprendre ici ma réponse à une question un peu différente qui m'a été posée il y a quelques mois par un profane qui m'a ouvert les yeux sur l'existence de pratiques que j'avais jusqu'alors sous-estimées: celles des faux-maçons. Le profane me disait être victime de pressions exercées par un Maçon. Un peu désemparé, il me demandait ce qu'il pouvait faire. Je lui ai répondu qu'il n'était pas dans les habitudes des Maçons d'utiliser leur qualité maçonnique pour faire pression sur qui que ce soit. Malheureusement, s'il existe parmi nous quelques corrompus ou corrupteurs, il y a surtout un assez grand nombre d'aigrefins qui se prétendent maçons, ou s'arrangent pour laisser croire qu'ils le sont, alors qu'ils ne l'ont jamais été, en tout état de cause, l'appartenance maçonnique ne peut en aucun cas soustraire quiconque au droit commun, bien au contraire, la Tradition impose depuis toujours aux Maçons de respecter les lois du pays dans lequel ils vivent. Je me suis donc permis de donner le conseil suivant à mon interlocuteur: Dans un premier temps, puisque celui qui tentait de faire pression sur lui se prétendait maçon, essayer de savoir à quelle Loge, ou au moins à quelle obédience il prétendait appartenir, ( En général, cela suffit à faire fuir les imposteurs). Dans un second temps, si les pressions en question deviennent gênantes sans toutefois être illégales, annoncer son intention de s'en plaindre au président de la Loge prétendue (si on ne dispose pas de l'adresse, il est toujours possible de faire transiter le courrier par l'intermédiaire du siège de l'obédience). Normalement, cette menace devrait suffire. Dans le cas contraire, ne pas hésiter à le faire: Les Loges sérieuses (la plupart) sont très vigilantes sur ce genre de choses, et n'hésiteront pas à rappeler à l'ordre un de leur membres qui, par ses attitudes, porterait atteinte à leur réputation. Et s'il s'agit bien d'un imposteur, il sera connu des vrais Maçons au niveau local. Encore une fois, les lois sont les mêmes pour tout le monde. C'est une évidence, mais une évidence qu'il est parfois bon de rappeler face au mythe du "réseau maçonnique" et aux agissements de quelques "alimentaires" qui n'ont déjà fait que trop de mal à notre institution.

Pourquoi la Franc-Maçonnerie a t elle été persécutée ? L'anti-Maçonnisme est aussi ancien que la Franc-Maçonnerie. Heureusement, il n'est pas toujours allé jusqu'à de véritables persécutions. Jusqu'au 20e siècle, il ne s'est agi que de pamphlets, d'excommunications ou d'interdictions. Au cours du 20e siècle, principalement en Europe, on en est hélas arrivé aux déportations et aux exécutions. Les motifs furent toujours politiques ou religieux. Derrière le prétexte souvent invoqué mais absurde du "complot" (de tous temps, les polices ont parfaitement su ce qu’il se passe dans les Loges). On trouve toujours le même reproche qu'on n'avoue jamais tout à fait clairement, ces "autres motifs connus de nous" qui figurent dans la première bulle papale d'excommunication. La Franc-Maçonnerie, il suffit de relire ses textes fondamentaux, a toujours été le "Centre d'Union et le Moyen de nouer une véritable Amitié parmi des Personnes qui eussent dû demeurer perpétuellement Éloignées" (Constitutions d'Anderson). Dans ses Loges, des personnes dont certains souhaiteraient qu'elles demeurent éternellement ennemies se retrouvent, s'écoutent et fraternisent.

Ainsi dans les Loges, fraternisent: Des catholiques et des protestants: Ce qui fut le principal motif des premières excommunications. Les Francs-Maçons étaient alors assimilés aux protestants et excommuniés comme eux. La Bulle "In eminenti" de 1738 n'ayant jamais été enregistrée par le Parlement de Paris, les Francs-Maçons français n'eurent pas à en souffrir directement, mais au Portugal par exemple, un ancien Vénérable d'une loge parisienne fut arrêté    par l'Inquisition, torturé-et condamné aux galères en 1742. Après la seconde guerre mondiale, la position de l'Église Catholique a progressivement évolué et aujourd'hui le "droit canon" n'excommunie plus les Francs-Maçons catholiques. Des nobles et des bourgeois. Ce qui a sans doute fort déplu dans certains régimes. Il reste d'ailleurs aujourd'hui, au moins dans les rites d'origine française, un symbole de cette fraternisation dans laquelle certains ont voulu voir un signe précurseur de la Révolution: Les Maçons portent à la fois le "cordon" (autrefois réservé aux nobles) et le tablier des tailleurs de pierre.

Des employeurs et des employés. Ce qui explique l'interdiction énoncée par les partis communistes et les persécutions dans les pays où ils prirent le pouvoir (à l'exception notable de celui de Cuba). Le soi-disant "crime" des Francs-Maçons était dénommé: "collaboration de classe", des non-juifs et des juifs. A titre d'exemple, la loi pétainiste du 11 août 1941 énonce clairement: "L'accès et l'exercice des fonctions publiques énumérés à l'article 2 de la loi du 2 juin 1941 portant statut des Juifs sont interdits à tous les anciens dignitaires des sociétés secrètes dissoutes". Des nationaux et des étrangers, des musulmans et des non-musulmans, etc. On le voit, la Franc-Maçonnerie est par nature la bête noire de tous ceux qui souhaitent asseoir leur domination sur l'endoctrinement et sur l'exclusion de celui qui est différent.

Le bâtisseur du sens jardine la rose, compas en main, pour que transmettre soit aussi créer.

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Révision : 14 February 2000.